Pourquoi l'investisseur est-il son pire ennemi en Bourse ?
Les investisseurs connus tels que Warren Buffett savent que le plus laborieux pour un investisseur, ce n’est pas de savoir lire parfaitement le bilan d’une entreprise ou de connaître des ratios sophistiqués, ou même de savoir lire des tendances. Non, le plus difficile est de résister à ses propres émotions.
Nos sens ne nous font pas toujours aller dans le bon sens.
Ton cerveau est à la fois ton meilleur allié et ton pire némésis. Que tu sois un/une investisseur dans les cryptos, la bourse ou n’importe quel autre investissement, cela s’applique à tous.
Dans un précédent article, je décryptais les principales peurs qui t’empêchent d’investir. Voyons maintenant la gestion de tes émotions une fois que tu as investi.
Comment nos biais cognitifs nous influencent dans nos investissements
Les biais cognitifs sont des erreurs systémiques de pensée qui ont un impact négatif sur la qualité et les résultats de nos décisions. C’est donc tendance à percevoir les informations de manière distordue, ce qui peut entraîner des erreurs de jugement. La lutte contre les biais cognitifs repose avant tout sur l’établissement d’un niveau de conscience de ces biais.
Une des erreurs classiques dans le monde de l’investissement est d’acheter haut et vendre bas. Les investisseurs qui sont trop influencés par leurs émotions achètent quand les marchés sont euphoriques par peur de rater le train et vendent quand les marchés se crashent par peur de tout perdre.
Ce graphique représente bien la psychologie sur les marchés (inspiré du célèbre graphique « Psychology of a Market Cycle » de Wall Street Cheat Sheet) :
L’idée est d’acheter au son du canon et de vendre au son des violons.
☝ Mon petit doigt me dit que si tu lis cet article, c’est justement parce que tu ne veux pas en arriver là. Alors, reprenons ensemble ces principaux biais pour les identifier et les gérer efficacement. Je vais te donner des tips pour déjouer les principaux pièges dans l’univers de l’investissement et des finances.
1. L’impatience et l'excès de confiance en soi
Les périodes de pic de volatilité sur les marchés peuvent être troublantes pour les investisseurs. Toutefois, les fortes baisses de marché ont tendance à être concentrées sur de courtes périodes. De même, les gains les plus élevés sont souvent regroupés. Il est également assez courant qu’une forte hausse de marché suive une forte baisse (et vice versa).
Ce graphique montre la performance annualisée sur 15 ans du marché des actions internationales, mais surtout, comment celle-ci change lorsque les meilleurs jours de bourse sont exclus.
En conséquence, un investisseur qui essaie d’anticiper le meilleur moment pour investir court un risque très élevé de manquer les meilleures hausses de marché. Cela peut avoir un impact important sur la performance à long terme de ses investissements.
Les études démontrent également que les investisseurs sont aussi pressés d’acheter que de vendre, le plus souvent au détriment d’une certaine logique.
« En bourse, les patients récupèrent l’argent des impatients » – Warren Buffett
Comment faire ? Privilégier l’horizon et non le timing de l’investissement.
A moins de vouloir faire du pur trading tous les jours, il est nécessaire d’avoir une vision long terme et éviter de faire des aller-retours sur le marché sur des courtes périodes.
2. Le biais de perception / la représentativité
Ce biais cognitif suggère l’incapacité d’avoir un jugement impartial. Entre autres, les investisseurs sont influencés par un nombre limité d’éléments qui les induisent en erreur, notamment le prix qu’ils sont prêts à dépenser. Diverses informations sont mises de côté, laissant place à des convictions qui se basent, en réalité, sur peu de choses.
Comment faire ? Analyser la cherté des marchés actions par le PER (price earning ratio) : ratio entre le prix et le bénéfice par action. Il nous indique le nombre d’années à bénéfices constants que devraient engranger l’entreprise pour rembourser le prix actuel de l’action.
Le niveau d’endettement est également un bon indicateur (dette nette/EBITDA) : ce ratio mesure la capacité de remboursement de l’entreprise avec l’argent généré par son activité.
3. L'aversion au risque
Lorsque l’on n’a pas d’argent, on a tendance à ne pas regarder son compte bancaire, alors qu’au contraire, quand on en a, on ouvre son compte sans se poser de questions.
L’investisseur préférera la certitude d’un moindre gain à un gain plus important mais aléatoire.
Les investisseurs adoptent également ce type de comportement lors de l’achat et de la vente. Peu d’entre eux ont réellement le goût du risque, ils vont donc être plus enclins à vendre les parts bénéficiaires que celles qui perdent en valeur, réalisant ainsi une mauvaise action en réalité.
Comment faire ? Définir son profil de risque : prudent, équilibré, dynamique … et construire son portefeuille en fonction.
4. La pression sociale et le pouvoir de l’influence
Chaque investisseur a une idée préconçue sur le meilleur investissement financier possible ou encore sur les tendances financières de demain.
Ce biais, aussi appelé le comportement moutonnier, conditionne l’investisseur par son environnement lors de sa décision d’achat ou de vente, il agit ensuite selon les bruits du marché et non selon une logique implacable.
Comment faire ? Définir ses propres objectifs à court terme, moyen et long terme car la stratégie du voisin n’est pas celle adaptée à la vôtre.
5. Biais de l'ancrage et biais de confirmation
Il s’agit de la tendance à rechercher des informations qui confirment nos croyances existantes, et à s’accrocher à un chiffre ou une estimation initiale lors de la prise de décision.
Qui n’a jamais dit être expert sur un sujet lors d’une conversation, uniquement parce qu’il avait lu, voire seulement survolé, un article dans un journal de renom ? Fréquemment répandu lors d’un débat, ce biais cognitif démontre que l’investisseur est biaisé par une idée première, sans être rentré en profondeur dans le sujet.
Lors d’un investissement financier, si l’investisseur a vu par exemple que le Bitcoin allait remplacer la monnaie courante d’ici dix ans, il va généralement plus facilement investir sans peser le pour et le contre.
Comment faire ? Chercher des avis différents dans votre entourage et dans la presse de façon régulière pour peser le pour et le contre. N’essayez pas de valider une idée en ne cherchant qu’un seul type d’information qui va dans votre sens.
6. Le biais rétrospectif ou la disponibilité
Dernier biais cognitif très présent dans l’univers de la finance comportementale : la disponibilité en mémoire. Entre d’autres termes, l’investisseur a tendance à se convaincre d’un fait, d’une probabilité, selon plusieurs exemples vécus ou lus, même si de nombreux témoignages vont pourtant à rebours de son avis.
Il peut être résumé par la formule « je le savais depuis le début ! » qui exprime une impression subjective. Ce biais rétrospectif n’est pas sans danger car celui qui est convaincu de pouvoir prédire le passé croit aussi qu’il peut prédire l’avenir.
Comment faire ? Il faut savoir se poser, réfléchir à nos dernières décisions et se poser certaines questions (dois-je suivre toujours le même schéma dans mes décisions ?). Les investisseurs doivent savoir reconnaître et accepter leurs erreurs pour éviter de les reproduire par la suite.
👉🏻 En résumé, les biais cognitifs et les émotions peuvent avoir un impact significatif sur nos décisions d’investissement. En prendre conscience permet de les comprendre et de les gérer efficacement pour éviter les erreurs de jugement et maximiser les rendements potentiels.
Maintenant que tu connais les biais cognitifs et leur impact sur l’investissement, il est temps de mettre en place ta stratégie. On a déjà abordé quelques astuces :
- Etre patient, laisser du temps à l’argent pour travailler pour investir sur le long terme.
- Rester rationnel peu importe la situation grâce à une analyse fondamentale et une recherche d’informations indépendantes
- S’entourer
Avec mon accompagnement, tu auras :
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